SAFRAN : Permettre une aviation décarbonée

Comment Safran ouvre-t-il la voie à des pratiques commerciales durables et responsables ?

Face à l'urgence climatique, Safran assume une nouvelle fois son rôle de leader mondial à la pointe de la rupture technologique, en développant des solutions qui ouvriront la voie à une aviation décarbonée et joueront un rôle décisif dans le monde de demain. En développant des systèmes de propulsion ultra-performants pour réduire la consommation de carburant des avions, des carburants durables, l'électrification et des opérations à plus faibles émissions, Safran a une politique ambitieuse pour soutenir la transition vers une aviation neutre en carbone d'ici 2050. En outre, le Groupe s'est engagé à réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre de ses propres opérations, de ses sites de production et de sa chaîne de valeur. Par ailleurs, Safran accorde une grande importance au développement des compétences de ses employés et maintient ses fondamentaux d'employeur responsable en promouvant une culture d'inclusion, en intensifiant ses efforts en matière de diversité et en protégeant la santé et la sécurité de ses employés. Safran s'engage à mettre en oeuvre des pratiques exemplaires en matière de sécurité et d'éthique dans l'ensemble du Groupe, et étend ses pratiques responsables à ses fournisseurs et sous-traitants. Avec de nombreuses initiatives, Safran s'implique auprès des communautés locales et contribue à leur développement.

Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?

Safran entend montrer la voie de la décarbonisation du secteur aéronautique, à travers une stratégie climat qui s'articule autour de deux axes : d'une part, la réduction des émissions liées à l'utilisation de ses produits ; d'autre part, la réduction des émissions liées à ses activités, y compris celles de ses fournisseurs en amont. En 2021, Safran et son partenaire GE ont dévoilé CFM RISE (Revolutionary Innovation for Sustainable Engines), visant à développer un futur moteur 20 % plus économe en carburant que le moteur LEAP de dernière génération, et 100 % compatible avec les carburants durables (SAF) ou l'hydrogène. En combinant ces deux avancées, l'avion pourra réduire les émissions de CO2 de plus de 80%. Parallèlement, Safran a exploré l'utilisation extensive des SAF en réalisant de nombreux essais en vol en Europe et en Chine. En juin dernier, Safran a effectué le premier vol d'hélicoptère en Chine avec un moteur Arriel 2D.

La nouvelle usine de Safran Aircraft Engines à Guiyang est conçue pour minimiser la consommation d'énergie, avec des éclairages LED avec détecteurs de mouvement, des matériaux d'isolation de haute performance, un chauffage solaire, etc., ce qui permet de réduire de 20 % les émissions de carbone. Le centre industriel de Safran à Suzhou est couvert de panneaux photovoltaïques d'une superficie de 32 000 mètres carrés, fournissant jusqu'à 3 MWh d'électricité, soit l'équivalent de 6 à 10 % des besoins totaux du site. Avec d'autres initiatives telles que l'éclairage solaire et les stations de recharge pour véhicules électriques, environ 1 700 tonnes de CO2 sont économisées chaque année.

Quels sont les critères et les impacts de vos investissements ESG ?

Guidés par notre stratégie RSE, les investissements de Safran dans la R&T ont pour objectif d'accélérer vers " l'avion vert, numérique et connecté ". Safran considère que son premier enjeu est de réduire les émissions de CO2 liées à l'utilisation de ses produits. C'est pourquoi le Groupe a consacré 81% de ses efforts de R&T en 2022 à l'amélioration de la performance environnementale de ses produits. Safran Corporate Ventures (SCV) a également investi et accéléré la coopération avec des start-ups qui ont développé des technologies ou des modèles économiques de rupture pour une aviation plus verte.

Parallèlement, Safran a fortement investi dans ses collaborateurs, qui sont la clé de son succès, en accélérant la formation aux compétences et aux métiers de demain. En 2022, environ 2 millions d'heures de formation, sur site et à distance, ont été organisées pour les employés de Safran dans le monde entier. De multiples initiatives ont également été lancées au niveau du groupe pour encourager l'égalité des chances, promouvoir la diversité, assurer la santé et la sécurité des salariés, et améliorer la qualité de vie au travail. Safran est une marque employeur reconnue : quatrième place dans le classement Forbes des meilleurs employeurs au monde dans le secteur de l'aéronautique et de la défense en 2022, et cinquième place dans le classement du magazine Capital pour la catégorie Aéronautique, Ferroviaire et Naval en 2023.

Quelles sont les difficultés rencontrées pour concrétiser certains de ces investissements ?

Accélérer la transition vers la neutralité carbone signifie de "sauter une génération" en termes d'efficacité et aller bien au-delà de l'amélioration de 10 à 15 % de la consommation de carburant généralement obtenue avec chaque nouvelle génération d'avions par rapport à la précédente. Cela signifie que la prochaine génération de plateformes d'aéronefs doit être développée avec des innovations de rupture, apportant de nouvelles architectures de moteurs et d'aéronefs, de nouvelles technologies et de nouvelles façons de fabriquer et d'entretenir les aéronefs. Il y aura également de nouveaux acteurs et de nouveaux cas d'utilisation, tels que de nouvelles solutions de mobilité urbaine.

Safran redouble d'efforts en matière d'innovation technologique, notamment en développant des solutions énergétiques pour les différentes gammes d'avions : biocarburants, hybridation, électrification, hydrogène, nouvelles architectures, allègement des équipements, etc. En tant que fournisseur de moteurs et d'équipements de systèmes à carburant, Safran travaille à la levée des verrous techniques pour permettre l'incorporation à 100% de carburants durables en drop-in sur les prochaines générations de moteurs, et pour franchir le seuil des 50% sur les moteurs actuels.

Quels sont les principaux défis en termes de critères ESG pour votre industrie ?

Les principaux défis à relever à l'avenir pour décarboniser l'aviation concernent à la fois les aspects technologiques et les aspects industriels.

Tout d'abord, les perspectives d'évolution à court et moyen terme de la densité énergétique des batteries font que la propulsion électrique et fortement hybride sera limitée aux vols de courte distance dans des avions de faible capacité : avions d'entraînement, petites navettes, avions régionaux (à moyen terme), et nouveaux avions VTOL ou STOL pour le transport urbain ou suburbain. Sur le marché des jets moyens et longs courriers, qui génèrent une grande majorité des émissions de gaz à effet de serre, il faudra attendre des avancées majeures en termes de densité énergétique des batteries et de gestion de l'énergie haute tension pour espérer remplacer les moteurs thermiques par des systèmes de propulsion électriques ou hybrides-électriques.

Deuxièmement, face au défi systémique du changement climatique, la neutralité carbone de l'aviation nécessite une mobilisation de tous les acteurs du secteur, des compagnies aériennes et des exploitants d'aéroports aux avionneurs et équipementiers, en passant par les autorités réglementaires nationales, régionales et internationales. Par exemple, au-delà des défis technologiques, l'utilisation de carburants à faible teneur en carbone a été principalement freinée par leur disponibilité et leur prix - au mieux deux à trois fois plus élevé que le kérosène pour le moment. Le développement à grande échelle de ces carburants nécessitera une série d'incitations pour encourager l'utilisation de la biomasse durable dans l'aviation, ainsi que des investissements massifs dans les infrastructures pour augmenter la capacité de production et, pour l'hydrogène, pour développer l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement nécessaire.